ALLAIN Carine

ALLAIN Carine

Clairvoyante. Co-fondatrice de ACTE et SENS. https://www.acte-et-sens.fr

Publié le par Carine Allain

Dans le chemin du développement personnel, il existe une forme subtile mais puissante de souffrance : l’anorexie émotionnelle. Ce n’est pas une question de nourriture, mais d’une fuite intérieure. Un refus, souvent inconscient, de ressentir les émotions, de se connecter à son vécu réel. Une manière de se couper de la douleur… mais aussi de la vie.

Dépendances et compulsions : des anesthésiants émotionnels

Lorsque les émotions deviennent trop intenses, trop brutes, nous développons des stratégies de fuite. Ces stratégies prennent souvent la forme de dépendances ou de compulsions : manger, travailler à l’excès, consommer des écrans, contrôler, fuir dans le mental… Elles ne sont pas le problème en soi, mais le symptôme d’un désalignement plus profond. Une tentative d’éviter ce qui fait mal, d'anesthésier ce que l’on n’ose pas regarder.

Mais la vérité, c’est que ce que nous fuyons continue de vivre en nous. Les compulsions nous donnent l’illusion de reprendre le contrôle, alors qu’elles nous enferment. Elles ne créent pas le mal-être — elles le révèlent. En cherchant à éviter l’émotion, nous perdons aussi le contact avec notre vitalité.

L'illusion de l’idéal

Beaucoup d’entre nous vivent dans une projection mentale d’un monde parfait. Nous construisons des projets, des relations, des objectifs teintés d’idéalisme. Mais lorsque le "voyage de noces" de ces expériences s’achève, la réalité frappe à la porte. Et cette réalité demande une chose : de l'engagement émotionnel.

Construire un projet, ce n’est pas seulement rêver. C’est affronter les critiques, gérer les attentes, accepter de ne pas plaire à tout le monde. C’est sortir du fantasme pour embrasser la vérité du terrain, du quotidien, des autres.

Le piège de la validation extérieure

Dans cette quête d’idéal, il devient tentant de chercher la validation à travers les autres : clients, amis, partenaires. On croit exister parce qu'on est utile, aimé, reconnu. Mais cette stratégie est fragile. Que se passe-t-il quand le regard de l'autre change ? Quand les retours ne sont pas ceux espérés ? L'identité s’effondre. Exister pour les autres n’est pas exister pour soi.

Revenir au présent

L’anesthésie émotionnelle vient souvent d’un esprit qui refuse la réalité. Qui veut comprendre avant de ressentir. Qui cherche la clarté mentale au détriment de l’expérience. Pourtant, la vérité se trouve dans le vécu, dans l’instant, dans l’expérience corporelle.

Dire "je ne sais pas" est un début de vérité. C’est un espace où peut émerger une réponse vivante, non mentale. Le corps ne ment pas, mais encore faut-il lui laisser la place de parler. Goûter, essayer, ressentir : voilà le chemin de retour vers soi.

Vers une spiritualité incarnée

Le développement personnel et spirituel n’est pas une fuite en hauteur. Il ne s’agit pas d’atteindre une perfection éthérée. Il s’agit de réconcilier l’esprit et le corps, la clarté et l’émotion, le rêve et la réalité.

On peut avoir demandé la liberté. Mais cette liberté, maintenant qu’elle est là, demande à être gérée. C’est là que commence le vrai chemin : sortir de la bouteille dans laquelle on s’est enfermé. Ne plus chercher à contrôler le monde, mais apprendre à collaborer avec la vie.


Ce que vous fuyez par l’esprit vous rattrapera dans le corps.
Ce que vous évitez par l’idéal reviendra dans la réalité.
Ce que vous refusez de ressentir deviendra votre plus grand besoin.

Alors... et si vous acceptiez enfin de ressentir ? De vivre, vraiment.


Carine Allain (www.acte-et-sens.com)
Consultations avec carine allain( ACTE ET SENS ):
https://reservation.acte-et-sens.com/events?calendar=Carine

Ce que tu ressens quand tu fuis, ce n’est pas l’effet d’une dépendance, mais la réalité que tu refuses de voir. L’émotion refoulée finit toujours par parler.

Carine Allain

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