Dans une époque où tout nous pousse à performer, à faire plaisir, à être « comme il faut », une étape fondamentale du chemin personnel est souvent négligée : celle de reconnaître ses propres besoins.
Et pourtant, tant qu’on ne sait pas de quoi on a vraiment besoin — ici, maintenant, dans cette situation précise — il est très difficile de poser des choix alignés, d’entrer en relation sans se trahir, ou même simplement d’habiter pleinement sa propre vie.
Parce qu’on a souvent appris à s’oublier pour ne pas déranger, pour rester aimable, pour éviter le conflit. Parce que dans certaines familles, certains environnements, les besoins ne se disaient pas — ou alors, ils étaient jugés, minimisés, ignorés. Alors on a appris à faire “comme si” : comme si tout allait bien, comme si on n’avait besoin de rien, comme si on était autonome, fort·e, fiable, discret·e.
Mais cette posture coûte cher. Elle crée des tensions internes, des malaises diffus, de la fatigue émotionnelle, parfois même des douleurs physiques. Le corps, lui, n’oublie pas.
Reconnaître un besoin, ce n’est pas faire une liste mentale de ce qui manque. C’est revenir à l’écoute de ses sensations, de son souffle, de son rythme. C’est sentir quand quelque chose est trop, ou pas assez. C’est dire : là, j’aurais besoin de repos, là, j’ai besoin d’un cadre, là, j’ai besoin d’être seul·e, là, j’ai besoin d’être soutenu·e.
Et cela demande du courage. Car reconnaître un besoin, c’est aussi reconnaître une vulnérabilité. C’est sortir du rôle du·de la “fort·e” pour redevenir humain·e. Mais c’est précisément cette humanité qui nous ouvre à des relations vraies.
Tant qu’on ne reconnaît pas ses besoins, on risque de les faire porter aux autres. On attend qu’ils comprennent, qu’ils devinent, qu’ils compensent… et quand ce n’est pas le cas, on s’épuise, on s’irrite, on s’éloigne.
Nommer ses besoins, c’est sortir de cette dynamique. Ce n’est pas exiger. Ce n’est pas faire une scène. C’est simplement dire : voici ce qui est vivant en moi. À partir de là, la relation devient possible. On peut entendre, ajuster, co-créer. On peut aussi poser un cadre plus juste, plus respectueux.
Reconnaître ses besoins n’est pas une technique. C’est une pratique. Une manière de ralentir, de respirer, de remettre de la conscience là où le pilotage automatique prend souvent toute la place.
C’est un acte d’amour envers soi. Et c’est la porte d’entrée vers des liens plus sincères, des choix plus libres, une vie plus habitée.
Pas le soi idéal. Pas le soi conforme.
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Carine Allain (www.acte-et-sens.com)
Consultations avec carine allain( ACTE ET SENS ):
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Les besoins refoulés deviennent des attentes silencieuses qui éloignent au lieu de rapprocher.